Place du jeu des avants au rugby.

Il est courant de constater que l’image qu’ont la majorité des personnes concernant le rugby est en relation avec la rudesse des contacts et des chocs. Le jeu des lignes avants, véritable combat au corps à corps, en est l’image flagrante.

Au-delà de cette vision un peu réductrice du jeu, on a coutume de dire que le rugby commence d’abord devant.

Qu’en est-il dans la réalité ?

R Deleplace, montre qu’il est possible de différencier trois phases au niveau du développement du jeu :

¨   Les phases de mouvement général       => logique de transformation du jeu,

¨   Les phases de fixations => logique de relance du mouvement général,

¨   Les phases Statiques    => Logique de lancement du jeu.

Dans ce cadre, il est possible d’affirmer que les phases statiques et les phases de fixations sont du ressort et font partie des exigences relatives aux fonctions des avants. Sur le plan structural, 2/3 des phases de jeux possibles sont donc réservées plus spécifiquement aux avants.

P Conquet, après analyse de plusieurs matches internationaux montre que sur les 29- 30 minutes de jeu effectif, 28 minutes font l’objet de phase de combat collectif ou individuel pour une minute de jeu en circulation de balle.

Enfin, il montre aussi, après analyse des matches du championnat de France 92-93, que 81 % des essais qui ont été marqués le sont avec moins de 4 passes (25% avec 1 passe, 23.3 % avec 2 passes, 15 % avec 3 passes et 11.6% avec 4 passes).

Tout semble donc montrer, que le jeu des lignes avants est fondamental dans la structure et dans la réalité du jeu de rugby.

                              Le jeu des lignes avants.

I)                   Dans le mouvement général.

A)    Le jeu pénétrant.

(a)   Définition.

Procédés collectifs offensifs qui répondent de façons fidèles aux fondamentaux du rugby :

¨   AVANCER le plus vite possible au-delà de la ligne d’avantage,

¨   OPPOSER le fort au faible,

Cette organisation sera d’autant plus pertinente et efficace si tous les joueurs avancent collectivement.

Le principe de base est de franchir la ligne d’avantage sur l’axe profond du terrain.

(b)  Rôles sur le plan tactique.

Les phases de jeux groupés pénétrants ont pour fonctions de fixer la défense (à un nombre plus ou moins important) dans un secteur précis de l’espace de jeu. Ces phases de jeux peuvent aussi être analysées par rapport à l’essence de l’activité. Le rugby peut être défini comme un gagne terrain. On s’empare progressivement de l’espace de jeu adverse pour tenter d’attaquer sa cible. Pour cela, le combat des hommes est et reste premier. L’affrontement et la domination de l’adversaire sont fondamentale. On doit lui imposer au maximum la pression dans tous les compartiments du jeu. La domination physique et psychologique est dans ce cadre très important. Le jeu groupé pénétrant permet donc d’imposer une pression très forte sur les organismes adverses et est souvent une des clefs de la victoire (voir le langage utilisé au rugby pour cela).

(c)   Conséquences sur le jeu de la défense.

L’action d’une attaque n’a de sens que par rapport aux actions de la défense ou inversement. A un niveau de jeu plus élevé, les joueurs sont capables de provoquer le camp adverse dans un compartiment du jeu pour mieux REBONDIR dans l’autre. Jouer groupé à pour conséquence de regrouper les défenseurs près du point de lutte. La densité des joueurs étant de ce fait plus important à cet endroit, l’espace de jeu sur les abords et au large sera donc plus important pour le même nombre de joueurs. Il sera donc plus facile d’utiliser ces espaces libres ou plus faciles de les créer.

(d)  Facteurs d’efficacité.

Les fondamentaux permettent de répondre à cette question. L’objectif du kgp est de franchir la ligne d’avantage en AVANÇANT avec le plus grand nombre. Cela revient en quelque sorte de placer la défense soit en opposition soit (plus pertinent) en retard. Il s’ensuit donc qu’il y a plus de personnes attaquants qui avancent que de défenseurs. Les facteurs d’efficacité de ce type de jeu sont les suivants :

¨   Ne pas arrêter le mouvement qui avance,

¨   Avancer en imposant la pression sur l’adversaire,

¨   Attaquer l’adversaire sur sa dimension la plus faible,

¨   Libérer la balle quand les joueurs avancent pour continuer à imposer la pression sur l’adversaire au moment de la libération du ballon,

(e)   Conséquences techniques, tactiques et physiques.

(1)    Techniques.

Les problèmes essentiels posés par ce type de jeu sont liés à la nécessité d’imposer la pression tout en conservant la maîtrise du ballon :

¨   Maîtrise de la percussion (imposer la pression pour gagner le combat homme pour homme),

¨   Maîtrise des formes de progression en contact - passe (jeu très court),

¨   Maîtrise des situations ou le rapport attaquant - défenseur est égal ( lutter pour attendre les partenaires, placer le ballon le plus loin possible du défenseur direct, savoir tomber et libérer proprement au sol etc….)

(2)    Tactiques.

Deux aspects peuvent être déterminés :

¨   Par rapport au porteur de balle. Doit avoir intégré «jusqu’où » il ne doit pas aller. En effet, et c’est une des difficultés du rugby, il peut y avoir contradiction entre le fait d’avancer (trop loin) et celui de continuer à imposer la pression dans la mesure ou le porteur S’ISOLE de son soutien. Il faut donc être capable d’avoir en « tête » l’endroit du terrain qui ne permet plus d’imposer cette pression sur la défense.

¨   Par rapport au non porteur, il sera nécessaire, pour permettre au mouvement qui avance de continuer à avancer, à ce qu’il soit très près du porteur et donc de la ligne de front tout en ayant déjà au départ une vitesse importante. Cette notion de soutien au porteur est fondamentale mais n’est pas suffisante si les partenaires ne sont pas en situation de continuer à imposer la pression en franchissant de suite la ligne de front.

(3)    Physiques.

La capacité à résister et à imposer la pression demande des qualités de puissance (puissance = Force * vitesse) musculaire et de tonicité très importante. Ensuite, la répétition des chocs, des phases de combat demande une résistance et une endurance conséquente. Enfin, l’évolution du jeu montre que les capacités de vitesse deviennent de plus en plus importante.

(f)     Transformation du jeu.

Le jeu groupé pénétrant est lié de façon indissociable au jeu déployé. C’est sa transformation logique au sein du mouvement général.

B)    Les phases de fixation.

(a)   Les mêlées ouvertes.

(1)    Définition.

Ce sont des regroupements opposants au moins 1 joueur de chaque équipe, en position de poussée frontale, le ballon étant posé entre ces deux joueurs. L’effectif peut être réduit ou important, la sortie de la balle rapide ou retardée. En général, les mêlée spontanées sont à sortie rapide et à effectif réduit (le mouvement préparatoire qui avance place la défense en situation de retard et à la poursuite. On n’a donc pas intérêt à prolonger la durée de vie de ces phases car cela permettrait à la défense de se replacer en opposition).

(2)    Rôles sur le plan tactique.

L’aspect premier consiste à regrouper un nombre plus ou moins important de défenseur près du ballon. C’est donc d’abord et avant tout un objectif de fixation de la défense qui est recherché. Souvent ces mêlées ouvertes ont lieu après une phase de placage (joueur au sol) ou un maul qui n’avance plus (libération de la balle au sol).

Les objectifs peuvent donc être très distincts :

¨   Dynamiser le jeu dans l’axe profond avec fixation d’un maximum de défenseurs (mêlée ouverte « offensive ») ayant pour objectif de sortir très vite la balle pour l’exploiter dans un second temps.

¨   Stabiliser une phase de jeu pour permettre de relancer le mouvement général dans de bonnes conditions (ex : dans ses 22, transmission au 15 ou au 10 pour dégager).

Deleplace caractérise ces mêlées ouvertes comme des phases de jeux permettant une logique de relance du mouvement général. En effet, ils sont placés à la charnière entre un mouvement précédant et une phase de jeu future. Cette logique de relance ne peut donc se concevoir, s’analyser et se « théoriser » qu’en fonction de « l’histoire » des mouvements qui précèdent.

Par exemple, après une conquête en touche, l’équipe décide d’attaquer en première main sur l’axe latéral pour faire « rentrer » un troisième ligne à l’extérieur du 10 adverse. La mêlée ouverte offensive qui va avoir lieu à cet endroit doit être organisée de telle manière que le ballon sorte rapidement du même coté que le déployé initial pour freiner voire stopper les course de soutien défensif du paquet adverse. La difficulté consistera ici à libérer le ballon dans le bon timing :

¨   Trop tôt ; les défenseurs continuent sur leurs lancées et chasse les lignes arrières à l’intérieur,

¨   Trop tard ; les défenseurs ont pu réorganiser le premier rideau à l’intérieur et à l’extérieur de la mêlée ouverte.

(3)    Conséquences sur le jeu de la défense.

Les conséquences peuvent être multiples :

¨    Tout d’abord, toute phase de jeu groupé à pour effet de resserrer la défense près du point de fixation => des espaces libres seront donc plus facilement exploitable sur les abords,

¨   Ensuite, dans la logique de l’activité, ils permettent d’imposer très fortement la pression collective et individuelle sur les défenseurs tout en favorisant la progression des joueurs vers l’avant.. Ils permettent donc de répondre très fidèlement aux fondamentaux du rugby.

¨   La bonne gestion de ces mêlées ouvertes permet aussi de placer constamment l’adversaire en situation de poursuite ou de reculoir (ce n’est pas toujours le cas pour les maul).

La finalité première restant d’abord et avant tout une logique de fixation collective d’un groupe de défenseur pour pouvoir exploiter la balle dans une autre dimension de l’espace de jeu.

(4)    Facteurs d’efficacité.

Les facteurs d’efficacité peuvent être traités à plusieurs niveaux :

¨   Tout d’abord, celui du moment et de l’endroit où doit être déclenché ce regroupement (défensif, offensif, situation de la défense, de l’attaque). Cela fait partie intégrante du référentiel commun de l’équipe qui permet à chacun et à tout moment de « savoir ce qu’il y a à faire ».

¨   Ensuite, le porteur de balle tient un rôle considérable dans le devenir de la balle dans la mesure ou il doit imposer la pression sur son défenseur direct tout en conservant la maîtrise du ballon pour son exploitation future. C’est la phase la plus importante et souvent elle est négligée dans la mesure ou le porteur ne cherche pas à imposer la pression sur son adversaire directe.

¨   Enfin, la présence d’un soutien dynamique très près permettra de bonifier et d’exploiter encore plus le travail initial du porteur.

La bonne gestion de ces mêlées ouvertes passe nécessairement par la maîtrise simultanée de ces trois paramètres pendant les phases de mouvement général.

(5)    Conséquences techniques, tactiques et physiques.

Déjà traité en page 7 .

(6)    Transformation du jeu.

L’aboutissement d’une mêlée ouverte sera toujours une transformation vers une phase de jeu déployé. Il faut toutefois nuancer dans la mesure ou il est parfois souhaitable de relancer à nouveau le jeu au ras pour fixer d’avantage le paquet adverse. Cette relance peut se faire près du paquet ou légèrement décalé sur le coté. Sur ce plan, il est possible de relancer à l’intérieur ou à l’extérieur du dispositif adverse.

Une relance à l’extérieur doit plutôt être conçue comme un moyen de dynamiser encore plus le jeu dans l’axe frontal pour transformer très rapidement sur le même coté en jeu déployé ou l’objectif sera d déborder au loin.

Une relance à l’intérieur aura pour conséquence de « forcer » le paquet adverse (en avance) à redresser sa course et donc à libérer des espaces libres du coté opposé. La transformation de ce type de jeu ne pourra pas se faire tout de suite sur une phase de déployé TANT QUE la défense sera placée extérieure. Il sera sans doute nécessaire alors au lignes arrière de pénétrer dans les intervalles sans ballon et jouer défense dans le dos. C’est un jeu très efficace mais qui demande une très grande coordination entre le jeu groupé et déployé. De plus, le fait de passer dans le dos de la défense peut se révéler être une arme à double tranchant car les distances attaquants défenseurs sont très faibles et le soutien n’est pas toujours accessible.

(b)  Les Maul.

(1)    Définition.

Regroupements impliquant un nombre plus ou moins important de joueurs. Le ballon est tenu obligatoirement par un joueur situé entre un adversaire et un partenaire (3 joueurs) l’ensemble devant être debout. Ces mauls peuvent être à sortie retardée (nombre de joueurs important) ou à sortie accélérée (nombre de joueur faible).

(2)    Rôles sur le plan tactique.

Les maul font partie comme les mêlées ouvertes des phases de fixations. Ils sont aussi associer à une logique de relance des mouvements (voir page 8 ). Par rapport à leur structure, les ballons ont tendance « à sortir » moins rapidement que pour les mêlées ouvertes. Ils peuvent être caractérisés comme offensifs ou défensifs :

¨   Les mauls défensifs ont souvent lieu dans l’espace de jeu située près de son en but. La logique est de fixer une défense, de stabiliser la situation pour libérer une « balle propre » à l’arrière ou au 1/2 d’ouverture placé très loin du point de fixation. Il s’ensuit très souvent un coup de pied défensif cherchant à ramener le ballon au-delà de la ligne médiane.

¨   Les mauls offensifs permettent par une fixation d’un nombre important de défenseurs de relancer le mouvement général de différentes manières :

¨                 Au ras du paquet pour fixer la troisième ligne à l’affût. La transformation se fera alors par un jeu déployé large ou un coup de pied par-dessus le premier rideau s’il est trop avancé.

¨                 Au-dessus du paquet par un up and under du 1/2 de mêlée. L’objectif étant de mettre la pression collectivement sur le réceptionneur pour pouvoir récupérer la balle dans un deuxième temps.

¨                 Au large du paquet avec l’intention soit de déborder le dispositif adverse, soit de pénétrer dans les intervalles pour jouer dans le dos coté extérieur soit pénétrer dans les intervalles pour jouer intérieur sur la troisième ligne. La suite de ce mouvement donne souvent lieu à une mêlée ouverte très rapide avec sortie coté extérieur sur les lignes arrières.

(3)    Conséquences sur le jeu de la défense.

L’objectif, comme dans tous les sports collectifs est d’imposer la pression, de fixer les défenseurs et donc d’accroître l’incertitude en plaçant la défense dans une situation ou elle n’est plus maître de ce qu’il se passe. Elle subit le jeu adverse sans pouvoir reprendre l’avantage.

(4)    Facteurs d’efficacité.

Les facteurs d’efficacité déjà énumérés précédemment (voir page 9 ) sont identiques. En plus, la gestion et l’organisation de ces mauls doivent être rigoureuse pour pouvoir sortir des balles propres. Le principe de base pourrait s’énoncer de la manière suivant : Faire en sorte que le ballon soit toujours le plus éloigné de la défense tout en imposant la pression sur l’adversaire. Cela a pour conséquence la nécessité de se préoccuper du ballon avant tout et de rester constamment « la tête face à l’adversaire » pour pouvoir avoir les appuis orientés vers l‘en but adverse. L’organisation sera donc la suivante :

¨   Le premier joueur percute et doit gagner le combat homme à homme. Il a donc le temps de se retourner pour offrir la balle au second.

¨   Le second joueur a pour consigne d’aller arracher la balle et de rester en poussée face à son partenaire. Le ballon sera tenu très bas et en arrière.

¨   Le troisième vient protéger du coté ballon en essayant de pousser sur le 1 er joueur et non celui qui à la balle.

¨   Le 4 eme vient du coté opposé avec les mêmes consignes. A ce moment, la structure de base est construite. Le porteur de balle (libre et non tenu) va alors commencer à reculer vers l’arrière du dispositif pour s’éloigner de la défense. Les autres vont alors faire bloc pour empêcher toute infiltration.

¨   On peut alors augmenter le nombre de joueurs pour accroître la pression sur la défense.

(5)    Conséquences techniques, tactiques et physiques.

Elles sont identiques à celles citées précédemment. L’organisation du maul doit quand même être gérée. Plus que des rôles bien précis, il est souhaitable de définir les principes qui permettront à chacun d’occuper la place qui est la sienne EN FONCTION du moment ou il va arriver dans le maul.

Il sera ensuite possible, à partir d’un maul, d’aborder les problèmes liés au désaxage pour permettre des départs au ras du paquet.

(6)    Transformation du jeu.

Ces transformations peuvent être multiples :

¨   Sur un maul défensif, on va chercher à porter la balle dans le camp adverse. La défense devant alors monter très vite pour aller le plus haut possible pour empêcher l’adversaire de contre attaquer et l’isoler de son soutien.

¨   Sur un maul offensif, le jeu au pied par-dessus est envisageable.

¨   De même, un départ au ras peut être effectué en transmettant la balle à un joueur lancé.

¨   Il est possible enfin, par un désaxage, de repartir au ras pour fixer plus profondément la défense.

¨   Dans tous ces cas de figure, l’objectif sera d’amener les lignes arrières à exploiter un surnombre latéral.

II)                Dans les phases statiques.

A)    Les touches.

(1)    Définition.

Dispositif collectif de conquête ayant lieu après la sortie de la balle de l’aire latérale du jeu. Caractérisée par le principe d’égalité des chances, la touche est constituée :

¨   De deux groupes de joueurs les uns derrière les autres à un mètre de distance.

¨   Ces deux groupes forment deux lignes parallèles situées entre les 5 et les 15 mères.

¨   A tout moment, l’équipe qui ne possède pas le lancer ne peut être en supériorité numérique.

¨   Tous les joueurs ( sauf le 9) et le talonneur opposé doivent être situés à 10 mètres de la ligne qui passe par le milieu de la touche et perpendiculaire aux lignes de touche.

¨   Le lancer doit être effectué au milieu de la touche.

(2)    Rôles sur le plan tactique.

C’est d’abord et avant tout une phase de conquête du ballon. Deleplace associe cette phase à une logique de lancement du mouvement général. La priorité sera donc de conquérir la balle. Actuellement, le règlement place l’équipe qui lance en situation très favorable dans la mesure ou :

¨   Elle maîtrise l’endroit du lancer,

¨   Les sauteurs peuvent être levés après la phase d’impulsion pour être « maintenu » en l’air.

Il n’en reste pas moins que l’adversaire peut récupérer la balle sur lancer adverse.

Cette phase de conquête effectuée, l’utilisation tactique du ballon dépend essentiellement (mis à part du niveau de l’adversaire) de l’endroit où l’on se trouve dans le terrain.

Ainsi, il est possible de déterminer plusieurs zones :

¨   Dans ses 22 mètres : le but sera après conquête de dégager le ballon en touche près du camp adverse,

¨   Entre ses 22 et les 10 adverse, on aura plutôt tendance à conserver le ballon dans l’aire de jeu. La conséquence est que le pressing défensif doit avoir lieu très haut pour contrer les arrières adverses.

¨   Dans cette même zone, il est possible aussi de trouver une touche indirecte. C’est l’équipe adverse qui bénéficiera alors du lancer.

¨   Enfin, au-delà des 10 mètres adverses, plusieurs possibilités sont envisageables :

¨                 Jeu en première main des lignes arrières,

¨                 Jeu en première main des avants pour créer un nouveau point de fixation,

¨                 Jeu au pied offensif (up and under, petit coup de pied rasant, coup de pied lobant etc.),

(3)    Conséquences sur le jeu de la défense.

La défense va être fixée dans la zone du regroupement ayant lieu après la touche dans la mesure ou le nombre de joueurs participants est le même que chez l’adversaire. Il y a donc de grands espaces libres sur les cotés qui peuvent être exploitées directement en première main par les lignes arrières.

Pour éviter que les troisièmes lignes quittent trop vite le regroupement, il est souvent nécessaire d’aller fixer à nouveau au ras du paquet ou à hauteur du 10 adverse. L’objectif sera d’empêcher les courses de soutien vers l’extérieur.

(4)    Facteurs d’efficacité.

Ils sont nombreux et très dépendants les uns des autres. La touche est d’abord et avant tout un  problème de technique individuelle au service d’un collectif. On peut citer par exemple :

¨   La maîtrise de la phase de lancer en elle-même. La balle doit arriver à l’endroit prévu par le 1/2 de mêlée => la précision du lancé est fondamentale.

¨   La détente verticale et la capture du ballon en l’air sont spécifiques aux sauteurs.

¨   La coordination entre le lanceur et le sauteur est un des points clefs de la réussite de la touche.

¨   Le rôle de la protection - élévation permet de placer le sauteur dans « un fauteuil » au moment de la capture de la balle.

¨   Enfin, le relayeur qui va venir éloigner la balle du défenseur direct est aussi un facteur d’efficacité.

¨   Le reste de l’organisation du regroupement peut être assimilé à une mêlée ouverte ou plus souvent à un maul (avec ou sans désaxage).

La bonne maîtrise de la touche passe par l’adéquation et la synergie de toutes ces composantes techniques.

(5)    Conséquences techniques, tactiques et physiques.
(a)   Techniques.

Sur le plan de la technique, il y a un certain nombre de points à aborder.

¨   La technique du lancer proprement dit (notion de lancer bras cassé),

¨   La technique d’impulsion du sauteur liée avec celle de la prise de balle en l’air. On peut aborder ici, les problèmes des appuis lors du saut ainsi que l’orientation des épaules en l’air pour capter la balle.

¨   La technique d’élévation du sauteur joue un rôle fondamental dans la qualité de la balle à venir. A quel moment soulever, à quel moment faire redescendre, comment se placer après la phase de réception.

¨   Enfin, tout cela n’a de sens que si l’ensemble des mécanismes est bien « huilé » face à une défense qui a les mêmes objectifs que vous. C’est à ce niveau qu’interviennent les problèmes tactiques.

(b)   Tactiques.

Sur le plan du lancer, on peut déterminer 3 grandes zones.

1.      La zone avant,

2.      La zone centrale,

3.      La zone arrière.

Dans la zone avant, deux orientations peuvent être définies :

¨   Lancer sur le premier sauteur. C’est en général une touche défensive près de son en but. On veut donner le moins de chances possibles à l’adversaire de récupérer la balle. On évite donc à ce que la trajectoire soit trop longue. De plus, sur une touche de ce type, vu la distance lanceur sauteur, le lancer va avoir lieu après le saut. Il y a donc un avantage certain pour l’équipe qui lance.

¨   Lancer dans le couloir sur le joueur relayeur. Cela s’effectue très près de l’en but adverse et permet parfois de surprendre l’adversaire

La zone centrale, est par excellence la zone qui permet d’envisager une multitude de solutions. En effet, on peut :

¨   Stabiliser, désaxer et relancer au ras,

¨   Stabiliser et chercher le 10 pour dégager,

¨   Attaquer en première main sur les lignes arrières,

¨   Attaquer en première main sur un troisième ligne détaché etc…

Enfin, la zone arrière est plutôt une zone de lancement de jeu très rapide. Elle permet :

¨   Une saisie avec un désaxage très rapide sur le 10 adverse,

¨   Un peel off sur un joueur pour aller défier le 10 ou écarter rapidement vers les lignes arrières après fixation de la défense,

¨   Un jeu en première main pour les lignes arrières après déviation de la balle.

Tous ces types de lancer doivent, pour prendre encore plus de sens être rapportés à l’endroit où se trouve la touche et aussi au potentiel de l’équipe et de la défense.

(c)    Physiques.

Les qualités physiques essentielles ici (mise à part toutes celles déjà évoquées précédemment) sont :

¨   Des qualités de détente verticale,

¨   Des qualités de force et de puissance pour les protections élévations.

(6)    Transformation du jeu.

Ces transformations ont déjà été évoquées précédemment. Elles peuvent être très variées et dépendent des intentions et du système de jeu de l’équipe qui attaque.

B)    Les mêlées fermées.

(1)    Définition.

Forme de remise en jeu collective respectant le principe d’égalité des chances. La mêlée ordonnée est constituée de deux groupes de joueurs en opposition de poussée face à face. Le contact s’effectue par les joueurs de la première ligne (3). Elle est constituée ensuite d’une deuxième ligne (2 joueurs) et d’une troisième ligne (3 joueurs). Le tout devant former un bloc compact et solidaire pour imposer la pression sur l’adversaire.

Les mêlées ordonnées ont lieu après un en avant, une remise en jeu non réglementaire (coup d’envoi par exemple), une phase de fixation d’où le ballon ne sort pas, un touché de l’adversaire dans son en but, une touche non droite ou maintenant quand un joueur met volontairement la balle en dehors des lignes de ballon mort.

(2)    Rôles sur le plan tactique.

La mêlée est avant tout une phase de conquête du ballon et est associée dans le système de jeu de Deleplace à une logique de lancement du jeu. Elle joue aussi un grand rôle sur l’impact psychologique des adversaires et des partenaires.

Etre dominé en mêlée (voire châtier) laisse présager un match très difficile. En revanche, jouer derrière une mêlée qui domine place les attaquants en situation de surnombre dans la mesure ou la troisième ligne adverse est fixée par la poussée adverse. Une mêlée dominante est un des points fondamentaux du rugby car il permet de placer l’équipe en situation d’avancer ce qui constitue le principe fondamental de base au rugby.

(3)    Conséquences sur le jeu de la défense.

Les principales conséquences sont les suivantes :

¨   Dominer la mêlée s’est imposer la pression individuellement et collectivement. L’adversaire est en situation d’infériorité. C’est ce que l’on recherche constamment.

¨   Dominer la mêlée s’est aussi épuiser, laminer la mêlée adverse. Les ressources des joueurs s’en trouvent donc très sollicitées et donc s’amenuiseront plus vite.

¨   Dominer en mêlée c’est donc aussi en quelque sorte économiser son énergie pour pouvoir intervenir plus vite dans toutes les dimensions du jeu (ex : rôle de la troisième ligne sur un pack dominé).

¨   Enfin, une mêlée qui domine c’est une mêlée qui « produit » des balles pour le lancement du jeu exploitable très rapidement et plus facilement.

Dominer en mêlée paraît donc être un atout considérable dans le déroulement du match à venir.

(4)    Facteurs d’efficacité.

Les facteurs d’efficacité d’une mêlée sont d’abord et avant tout :

¨   La cohésion de l’ensemble des joueurs,

¨   La faculté à résister aux pressions adverses,

¨   La capacité à développer une puissance importante lors de l’introduction,

¨   Le refus de céder du terrain à l’adversaire.

(5)    Conséquences techniques, tactiques et physiques.
(a)   Techniques.

Les compétences techniques de chacun sont spécifiques au poste occupé au sein de la mêlée. Elles sont les suivantes :

Les piliers :

¨   Rôle primordial dans l’attaque de la mêlée (moment ou les premières lignes se rencontrent),

¨   Rôle de maintien de la mêlée dans l’axe ou dans le désaxage,

¨   Rôle dans la poussée sur l’adversaire,

¨   Rôle dans la transmission des pressions venant de l’arrière vers l’avant (importance du placement du dos).

Le talonneur :

¨   Rôle dans la conquête du ballon sur son introduction et de gêne du talonneur adverse sur introduction opposée.

¨   Les autres rôles sont en tous points identiques à ceux des piliers une fois le talonnage effectué.

La deuxième ligne :

¨   Ce sont « les tracteurs » de la mêlée. Ils sont chargés d’exercer le maximum de pression sur la première ligne pour permettre à la mêlée d’avancer.

La troisième aile :

¨   Est sensée pousser son piler vers l’intérieur pour l’empêcher de « sortir ». Ils ont aussi un rôle primordial dans la défense au ras, au large et dans le soutien des mouvements offensifs.

Le troisième ligne centre :

¨   Est chargé de stabiliser les deuxièmes lignes tout en poussant. Il a un rôle important dans la qualité de la balle produite dans la mesure ou il va la canaliser et la placer du coté opposé à l’introduction. Cela a pour conséquence de mettre le 9 adverse en retard.

¨   Il est aussi à même d’effectuer un départ au ras ou de relayer la balle sur le 9.

(b)   Tactiques.

Il est possible d’adopter des placements bien spécifiques en mêlée notamment au niveau de la troisième ligne. Ainsi on trouve fréquemment les placements suivants :

¨   3-4-1 : Placement avec 3 eme ligne aile derrière le piler. Permet une plus grande stabilité de la mêlée quand elle est chahutée. Ensuite, cela place les 3 eme ligne plus près des attaquants adverses. Enfin, la protection du 9 est mieux assurée.

¨   3-2-3 : les troisièmes lignes poussent derrière les 2 eme lignes. Toutes les pressions convergent vers le talonneur et donc son adversaire => très difficile à tenir. Cela place aussi le soutien aux 3/4 plus près => intervention plus rapide. Enfin, la protection du ballon sur mêlée tournée est plus efficace. Le point négatif est que la 3 eme ligne e trouve plus loin de l’attaque adverse.

(c)    Physiques.

¨   Les qualités de puissances, de résistance, de forces et d’accoutumance aux chocs répétés font partie des qualités physiques essentielles en mêlée fermée.

(6)    Transformation du jeu.

Phase de lancement de jeu par excellence,  la mêlée peut être à l’origine de toutes les options de jeu. En fonction du placement sur le terrain et du rapport de force entre les équipes, il conviendra d’orienter le jeu de telle ou telle manière. A la différence de la touche qui se joue sur les cotés, les mêlées peuvent avoir lieu à n’importe quel endroit du terrain. Les deux cotés de jeu sont donc exploitables et le jeu sans ballon des lignes arrières permet dans ce cadre de créer des espaces libres exploitables dans le premier ou second temps de l’attaque.

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